Dans une classe, il y a en moyenne un élève qui souffre de « dyslexie », « dyscalculie », « dyspraxie » ou encore de « dysorthographie ».
Il y a également en moyenne un élève par classe qui souffre d’un TDA/H (trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité). Tous ces troubles sont des « troubles d’apprentissage » et ne sont pas facilement repérables. Pour cette raison, les élèves qui en souffrent ne sont pas toujours dépistés.
Quelques troubles d’apprentissage expliqués en vidéo …
Trop souvent encore, même leurs troubles connus, ces élèves ne sont pas pris en compte dans leurs difficultés.
Dans la même classe, un élève peut souffrir d’une myopie très sévère qui a, en général, été détectée lors de la visite médicale en 3e maternelle (ou avant). Il porte alors une paire de lunette, qu’il garde bien sûr en classe. Les enseignants en tiennent compte en le plaçant près du tableau, ou en lui évitant certaines activités sportives.
Les troubles d’apprentissage ne se repèrent pas lors d’une visite médicale. Ils sont cachés, presque invisibles. Et pourtant, les enfants qui en souffrent présentent aussi des difficultés sensorielles, c’est à dire une grande difficulté à utiliser l’information qui leur parvient par les sens (vue et ouïe) pour progresser dans les apprentissages.
Bien sûr les yeux et les oreilles des enfants avec troubles d’apprentissage fonctionnent normalement. Ils ne sont ni aveugles, ni malvoyants, ni sourds, ni malentendants.
Néanmoins, leurs systèmes visuel et auditif ne fonctionnent pas tout à fait normalement : un désordre neurologique les empêche de traiter comme tout le monde les caractéristiques visuelles de la langue écrite et les caractéristiques auditives de la langue orale. Et cela, sans présenter aucun déficit d’intelligence. Et il en est de même au niveau de la motricité pour les élèves « dyspraxiques ».
Autre trouble peu visible : le TDA/H. Non pas que les comportements qui le manifestent soient discrets, bien au contraire puisqu’il s’agit de comportements qui ont la caractéristique d’être perturbateurs. Mais plutôt parce que faire la différence entre un enfant turbulent et un enfant atteint d’un TDA/H n’est pas chose aisée pour un non spécialiste. Néanmoins, lorsqu’un élève souffre de TDA/H, ses comportements d’inattention, d’impulsivité et d’hyperactivité ne sont pas le résultat d’un manque de volonté, mais d’une incapacité cognitive et neuro-développementale d’agir autrement. Ces troubles cognitifs, en plus d’être la source de comportements dérangeants pour le groupe classe, sont réellement un obstacle aux apprentissages.
Les élèves avec troubles d’apprentissage rencontrent souvent deux types d’obstacles :
- premier obstacle : il arrive souvent qu’on ne détecte pas leurs troubles. Un grand effort doit donc encore être fait pour détecter au plus tôt les élèves avec troubles d’apprentissage, car une prise en charge précoce par un logopède et en collaboration avec l’équipe pédagogique est très efficace ;
- deuxième obstacle : un enfant dont on a détecté les troubles spécifiques d’apprentissage peut se voir refuser le soutien et les aides nécessaires à un apprentissage normal. Ce qui est beaucoup plus grave car c’est comme si l’on exigeait que l’élève myope enlève ses lunettes à l’entrée de la classe. Il est vrai qu’il est plus difficile de mettre en place des mesures pédagogiques spécifiques pour un élève avec troubles d’apprentissage, car elles doivent être spécifiques et préparées par une collaboration étroite entre le Centre PMS, la logopède et les enseignants, que de faire porter des lunettes à un myope. Mais c’est essentiel pour ses apprentissages.