Histoire
Les origines de l’Athénée Léon Lepage remonte à la création de l’enseignement moyen officiel en Belgique et à son implémentation par la Ville de Bruxelles à partir de 1851. Une École primaire supérieure de l’État, préexistante, est reprise cette année-là par la Ville qui en fera deux écoles moyennes (niveau secondaire inférieur) pour garçons : l’École A dite [de l’impasse] « des Finances », futur Athénée Robert Catteau et l’École B dite [de la rue] du « Grand Hospice », futur Athénée Léon Lepage. On y adjoint une école primaire et une section commerciale au tournant des 19e et 20e siècles, répondant au désir des parents, dont beaucoup sont négociants ou industriels dans le centre-ville. Une section frœbélienne, destinée aux enfants âgés de moins de six ans, est ouverte en 1913. Et en 1930, l’institution accueille ses premières élèves filles.
L’établissement connaît plusieurs sites d’emplacement avant de se poser définitivement à la rue des Riches-Claires où un nouveau bâtiment est inauguré en 1912, sur les plans des architectes Ernest Van Humbeeck, Constant Bosmans et Henri Vandeveld. C’est en hommage à l’échevin de l’Instruction publique Léon Lepage, que l’école reçoit son nom : personnellement fort investi dans la construction de l’édifice, il n’en voit cependant pas l’achèvement, étant décédé entre temps. Dans un registre éclectique, le plan de l’édifice, de type néoclassique en façade, épouse adroitement une parcelle de terrain très complexe, favorisant les dégagements, l’éclairage naturel et l’aération sur un préau couvert et une cour extérieure fermée. Plusieurs extensions, réalisées à partir de 1950, complètent l’édifice scolaire pour répondre à l’accroissement de classes et aux nouveaux besoins d’infrastructure.
L’école Léon Lepage paye un lourd tribut aux deux guerres mondiales. 32 de ses anciens élèves tombent au champ d’honneur en 14-18. 19 autres et 1 professeur sont portés disparus en 40-45.
En 1948, la Ville érige l’école en Athénée, en ouvrant progressivement les trois dernières classes d’humanités modernes, scientifiques et latines mathématiques jusqu’à la rhétorique, de même un cycle complet pour l’école de commerce. Elle ajoute plus tard une section gréco-latine. Des méthodes nouvelles sont introduites et une attention particulière est portée au bien-être physique et psychologique de chaque élève. Dans l’après-guerre, un cours de « gymnastique médicale » est introduit pour prévenir les carences des enfants et adolescents et pour y remédier.
Face à la mixité sociale et culturelle des années 80 et 90, l’Athénée Léon Lepage prend l’initiative, en 1998, de créer un « Agora des Libertés » pour « développer l’esprit critique et le libre arbitre des élèves par une éducation à la citoyenneté lucide et responsable » : une immense fresque est réalisée par les professeurs et les élèves dans le préau questionnant les valeurs démocratiques fondamentales et les droits de l’homme. Depuis, chaque année, une manifestation est organisée sur un thème défini, par exemple en 2016 : « 14-18. Guerres et vivre-ensemble ». Dans ce contexte de sensibilisation citoyenne, toute l’école se mobilise publiquement en 2009 pour des élèves menacés d’expulsion par l’Office des Étrangers, une mobilisation relayée par la presse nationale. L’Athénée Léon Lepage soutient également l’action sociale de l’ASBL « L’Adoption », une œuvre laïque d’aide à l’enfance en difficulté, en particulier pour les frais scolaires. En 2017, l’école fait partie des quatre institutions pilotes de la Ville dans l’instauration du « stage civique » pour les élèves de cinquième secondaire : il s’agit pour ces élèves de passer une trentaine d’heures au sein d’un organisme à valeur sociale afin de les sensibiliser aux principes de citoyenneté solidaire.